vendredi 15 juin 2007

L'entrevue de l'enfer


Ma situation n'a pas évolué depuis la semaine dernière. Je n'ai toujours pas d'emploi, en dépit du fait que j'ai eu quelques entrevues cette semaine. Au mieux, le message que bien des employeurs semble m'envoyer est, en mes mots, "en dépit du fait que nous avons posté des offres d'emploi, on ne vous veut pas dans les pattes". Au pire, je passe des entrevues où je constate que les employés des ressources humaines de la compagnie semblent être déconnectés de la réalité.

Ce qui m'amène à vous parler de la pire entrevue de ma vie, qui a eu lieu mercredi dernier: c'était une entrevue organisé par une compagnie d'assurances dont je tairai le nom par charité chrétienne.

L'entrevue s'est déroulé en groupe, et nous étions sept ou huit personnes autour d'une table. À l'heure prévue, deux mesdames du département de ressources humaines se présentent, puis nous demande de... parler de notre dernier voyage. Dès ce moment, j'ai vu que quelque chose clochait: aucune personne du département des ressourses humaines d'une compagnie respectable ne demande en guise de première question de parler de son dernier voyage. J'ai rationnalisé en pensant que j'avais probablement affaire à deux diplômées brainwashés en sciences de l'éducation de l'UQAM qui se prenait pour des profs de maternelle. Ce qui n'augurait rien de bon pour la suite des choses, mais j'ai tout de même joué le jeu.

Après que chacun des candidats aient parlé de ses vacances comme des écoliers, les deux dames se mettent à nous vanter les mérites de cette merveilleuse compagnie où il est si le plaisant de travailler dans la paix, l'hamonie et le zen total.

Puis les deux dames nous ont servi un piège à con de mauvais goût.

Immédiatement après leur laïus, elles ont enchâiné: "Vous allez faire une rédaction à propos de ce que nous venons de nous dire."

Elles voulaient tester notre capacité d'écoute. Ce qui m'a amené aux réflexions suivantes:

1. Même des maîtresses d'écoles qui enseignent à des débiles profonds sont plus nuancés. Ce qui veut dire qu'elles n'ont aucune confiance envers personne. Pour le zen, on repassera.

2. J'ai eu la désagréable impression que l'on se foutait de ma gueule. Comme si je n'avait que ça à faire, aller en entrevue habillé en veston et cravate afin de glander et regarder les mouches voler dans un bureau du centre-ville.

3. La dernière fois où j'ai ressenti une attitude aussi matriarcale et opressante était à l'école primaire. Et il s'adonne aussi que je n'ai pas le goût de travailler pour le compte de maîtresses d'école marâtres.

4. J'avais l'impression de me trouver dans une édition de Job Académie, où tout le monde devrait mettre des bâtons dans les roues des autres concurrents afin d'obtenir un emploi.

Excédé, je me suis aussitôt levé, prétextant un besoin naturel, puis j'ai quitté l'édifice, fâché d'avoir perdu mon temps pour une bande de fous de la sorte. Ce qui fait que l'entrevue, qui devrait durer deux à trois heures, n'a duré que dix minutes pour moi.

Heureusement que n'importe quel autre empolyeur procède différement, sinon je serai bien malheureux.

6 commentaires:

Alex Trakker a dit...

Nom de Zeus !!!

Effectivement, c'est tout à fait lamentable. De mon côté, je ne supporte pas de passer en entrevue avec une nana de 25 ans qui se la ramène avec une licence de psycho en poche. Le principe même est ridicule et je refuse désormais toute entrevue de la sorte. Il faut au moins le futur boss en face de soi pour que ça fonctionne, car lui seul est en mesure de savoir si le candidat peut faire l'affaire ou non. Tout le reste n'est que de la branlette intellectuelle de la pire espèce.

Blogueuse Cornue a dit...

Tu parles d'une entrevue! :-/

J'aurais effectivement eu l'impression de me faire avoir, moi aussi. Ridicule...

Anonyme a dit...

Quels troudus! Au moins contrairement à moi tu as eu l'intelligence de partir! En plus, le comble, moi qui pensait peut-être recommencer à zéro dans une autre job ou personne ne me connais, voila-t-il pas un ancien admissioneux qui était a la même entrevue et me pose des questions connes du genre "c'est pas toi qui paranoye tout le temps pis qui a acheté un bloc?" et "pourquoi t'as une sacoche plus un gros sac?". Non mais de quoi je me mêle? Il m'avait déstabilisée.. je pensais que c'était ça qui m'avait nuit. Et ma mère, elle, croyait qu'il ne m'ont pas prise pcq j'avais demandé s'ils avaient un code vestimentaire (question légitime non?). Finalement je me rend compte que c'était ni l'un ni l'autre, c'était une bande de jeunes cadres dynamiques qui font de la psychologie de bottine pour recruter des gens le plus mouton possible, aucune place pour l'originalité. Ma composition en anglais sur le film, je l'avais fait sur "Les Heures". Ça a du m'éliminer en partant.

Cinoche78: a dit...

@Alex: Le pire est que l'entrevue par la nana de 25 ans semble devenir la norme dans les centre d'appels. Ce qui, on en convient, ridicule. :-(

@Sophie: Rassures-toi, j'ai pensé à toi et je me suis dis, comme tu l'expose si bien, que ta personnalité n'avait rien à voir avec le refus de t'embaucher.

Ostide Calisse a dit...

Je compatis à ta douleur. J'ai une job mais comme je cherche mieux, je me tape une entrevue de temps à autre qui ressemble plus souvent qu'autrement à une séance d'analyse psychopop digne du département de recrutement d'une secte dirigée par des psychopathes illuminés. Questions incongrues, mise en scènes de situations pouvant survenir, superficialité des question, tout y passe.

Je commence moi-même à désespérer de cette nouvelle mentalité dans le monde de l'emploi, et je ne vois comme issue que de fonder ma propre entreprise, gagner à la loto, tomber dans la criminalité ou retourner m'endetter avec les prêts étudiants...

Cinoche78: a dit...

@Ostide: "je me tape une entrevue de temps à autre qui ressemble plus souvent qu'autrement à une séance d'analyse psychopop digne du département de recrutement d'une secte dirigée par des psychopathes illuminés."

Wow. Je ne saurai mieux dire. :-D