vendredi 29 juin 2007

Emma, Geri, les deux Mel et Victoria (première partie)


1996. Avec le recul, il est difficile de croire que cette année a existé. Après tout, c'était l'époque où le président américain était considéré comme étant cool, l'essence était à 59,9 sous le litre, on surfait dans le Web avec des connexions téléphoniques et à l'aide de Netscape... et le sauveur de la cause indépendentiste n'était pas une femme blonde.

Mais je peux témoigner que cette époque a bel et bien existée: j'étais au cégep et c'était une époque où j'étais un fidèle auditeur des radios commerciales montréalaises.

(Et, quand je repense à cette époque où j'écoutais CKOI ou CKMF sans brocher pendant des heures, j'ai à la bouche la même phrase que s'exclame le baby-boomer qui regarde ses vieilles photos de 1978 où il est en pantalon en cuir pattes d'éléphants et en chemise déboutonnée à moitié, afro sur la tête et cigarette au bec: "Mais j'avais donc ben de l'air fou!")

Je roulais dans les rues de Saint-Constant dans une bagnole déglingée qui m'avait été donné par mes parents — nominalement, une adorable Chevrolet Cavalier 1986 rongée par la rouille, avec la porte du côté conducteur qui ne barrait pas.

C'est ainsi que j'ai appris, par la bouche même de l'animateur de CKOI, que LA révélation musicale de l'heure, le groupe à ne pas manquer, le hit de l'été, la bombe totale, allait jouer dans quelques secondes.

(Bon, il n'y avait pas de quoi en faire un plat, les ondes FM commerciales m'avaient à l'époque déjà contraint à remettre systématiquement en question les superlatifs positifs utilisés par les voix de Gino qui faisaient office d'animateur. Le superlatif positif utilisé comme verbe, nom, conjonction et adverbe. Le superlatif positif utilisé pour masquer — ou simuler? — des majeures lacunes de français. Tout est bon, va être bon, sera incroyable, va être à surveiller sur les palmarès, en grosse demande spéciale. J'ai bien hâte au jour où un technicien mal intentionné versera du sérum de vérité dans le café d'un animateur. Nous aurions droit à des propos frais et inédit sur les ondes montréalaise, tel que Dans quelques instants, on va vous faire jouer une toune de Dany Bédar... ceux qui connaissent la musique savent que cette toune-là est de la grosse schnoutte. Mais bon, vous arrêtez pas de la demander je-ne-sais-trop-pourquoi alors on est pogné pour la faire jouer. Fin de la parenthèse qui traduit bien mon enthousiasme à taper ce blogue.)

Le futur groupe de l'heure était donc un groupe de cinq jeunes britanniques dans le vent qui était en train de prendre d'assaut les palmarès de la noble Albion. Elles étaient cinq, se faisaient appeler Spice Girls et le premier simple du groupe, Wannabe, allait être la chanson de l'été. Pffffffft. Les animateurs radotaient cette poutine pour toutes les nouvelles chansons, même les chansons qui peinaient à se rendre dans le Top 30 après deux semaines de promotions intensives.

Mais il en va des prédictions d'animateurs radios surexcités comme des prédictions d'astrologues: il en disent tellement qu'ils finissent par avoir raison au moins une fois.

Et qu'est-ce qu'il ont eu raison! Merde, pas moyen de ne pas tomber sur un poste de radio qui ne faisait pas jouer Wannabe. Pas moyen de tomber sur un poste où il n'y avait pas d'auditeur/trices quelque peu lobotomisé passer en ondes d'une radio FM commerciale pour demander cette chanson. C'était bien pire à MusiquePlus, où le vidéo était en rotation continue, question de faire exploser l'audimat en montrant cinq jeunes canons de beautés british en cavale... et en jolie tenue.

Qu'est-ce qu'elles pouvaient m'énerver, les Spice Girls! Wannabe est une chanson criarde que je n'étais pas encore capable d'entendre sans avoir des poussées de boutons. Et elles étaient partout, tout le temps sur les ondes de n'importe quelle radio!

Je prenais toutefois mon mal en patience: j'étais persuadé que les Spice Girls était un one-hit wonder, un autre de plus dans le grand cimetière de l'histoire de la pop.

J'allais me tromper de manière magistrale.

(À lire dans la deuxième partie: comment un vidéoclip-hommage à Russ Meyer et la meilleure amie du bloggeur ont converti le bloggeur à la cause du Girl Power.)

mercredi 27 juin 2007

Pépère à l'os

Quel est mon verdict après deux journées à mon nouveau travail?

Tout d'abord, le pot: le boulot est à temps partiel et le centre d'appel est à une heure de transport en commun de chez moi (!).

Mais c'est bien les seuls défauts de cet emploi autrement pépère à l'os. Je suis bien payé pour ne pas faire grand chose, l'ambiance de travail est à la fois relax et dynamique — on est loin de l'ambiance à trancher au couteau de mon ancien job —, et j'ai reçu plus de feedbacks positifs en une seule journée de travail qu'en un an de travail à mon ancien emploi.

Toujours afin de poursuivre les comparaisons, mon superviseur est digne d'un jeune cadre dynamique, alors que certains de mes anciens superviseurs, eux, étaient des clones d'infirmière Ratched.

Vivement le changement d'air!

Point de mire

On trouve n'importe quoi sur YouTube.

J'insiste: n'importe quoi.

dimanche 24 juin 2007

Prends Bratwaite, y'é parfât


Est-ce qu'il n'y a que moi et Marie-Louise Arsenault — allez lire son excellente chronique à ce sujet dans l'édition courante de Ici Montréal — pour se désoler du manque de créativité des organisateurs de la fête de la Saint-Jean-Baptiste? Que cela fait au moins dix ans qu'on nous ressert le même calvaire de concert montréalais de la Saint-Jean-Baptiste composé de Normand Bratwaite à l'animation, de son groupe de musicien médiatiquement surexposé et de chanteurs québécois qui reprennent des chansons de l'heure médiocres ou des reprises de classiques à la sauce du jour?

Il me semble qu'un peu d'air frais serait le bienvenue pour revitaliser cette fête nationale qui me semble de plus en plus dangeureusement pépère. Il me semble que nous fêtons encore le Québec comme le fêtions en 1997: de manière conservatrice et consensuelle, et ce afin de cicatriser les plaies du référendum.

La société a progressé depuis. Il n'y aurait pas moyen de faire quelque chose de différent? De plus moderne? Confier la réalisation du spectacle de la Fête Nationale à l'une des nombreuses troupes de cirques que compte le Québec? Ou sinon, à l'image de 1x5, monter un spectacle qui tourne autour de quelques chanteurs triés sur le volet? Ou, au gros strict minimal, changer d'animateur?

vendredi 22 juin 2007

Bleue... et canadian!


La récupération du nationalisme en publicité m'a toujours répugné. Que des multinationales mandatent des agences pour concevoir des belles campagnes de publicités racoleuses pour affirmer à quel point les Québécois sont beaux et bons, et ce afin de réduire nos aspirations collectives à une marque de commerce, relève, à tout le moins, d'une insulte à l'intelligence.

Cela fait au moins trois ans que Labatt veut associer la Labatt Bleue avec le nationalisme québécois. Le raisonnement derrière les publicités de Labatt Bleue est que cette bière a une étiquette bleue, tout comme le drapeau du Québec, ce qui fait de cette bière est la bière de choix des Québécois.

Or, s'il y a bien une bière qui est canadian mur-à-mur, c'est bien... la Labatt Bleue!

Dans le site promotionnel destiné au marché canadien, Labatt présente la Bleue de la façon suivante:

Althought originally introduced in Ontario in 1951, Labatt Pilsener Lager wasn't available in Manitoba until much later in the decade. It was 1956, the height of Winnipeg Blue Bombers mania, and Manitobans got their first taste of cold, crisp Laball Pilsener Lager. With its distinct and refreshing taste and characterictic blue label, Winnipeg football fans quickly adopted the beer as their own, nicknaming it "Blue". The name stuck - the Blue Bombers went to win back-to-back Grey Cup finals in 1958 and 1959, and the renamed Labatt Blue eventually became the best-selling Canadian beer in the world.

(Traduction libre: Même si elle fût vendue en Ontario dès 1951, la Labatt Pilsener Lager ne fût pas disponible immédiatement au Manitoba. C'est à partir de 1956, année où les Blue Bombers de Winnipeg suscitaient un engouement populaire, que les Manitobains eurent l'occasion de déguster pour la première fois la Labatt Pilsener Lager. Son goût distinct et rafraîchissant ainsi que son étiquette bleue firent en sorte que les fans de Blue Bombers ont rapidement adopté cette bière, qu'ils ont surnommé La Bleue. Le nom est resté, les Blue Bombers ont remporté deux Coupe Grey consécutives en 1958 et 1959, et la Labatt Bleue est devenu la bière canadienne la plus vendue dans le monde.)


La bière est donc nommé en l'honneur d'une équipe de football canadien située dans l'Ouest du pays. Rien à voir, donc, avec la couleur du drapeau du Québec ou le nationalisme québécois... bien au contraire!

Comme de fait, rien de cela n'est mentionné dans le site promotionnel en français. Labatt préfère plutôt axer sa promotion sur le fait que la bière est fière d'être Bleue. Si, effectivement, cette bière est fière d'être bleue, elle ne l'est pas pour les mêmes raisons que le québécois moyen le croit.

Le comble est que l'internaute francophone va trouver l'information sur les origines du nom Labatt Bleue dans le site corporatif de Labatt, où l'on peut lire, et je cite: Lancée en 1951 sous le nom Labatt Pilsener, elle a été baptisée (sic) pour (sic) la couleur de son étiquette par les partisans de l'équipe de football, (sic) les Blues (sic) Bombers de Winnipeg.

(Euh... laissez-moi devinez... c'est traduit par le gars qui fait les traductions anglais-français pour GE Money?)

C'est bien pour dire, cette brasserie promeut une bière qui ce dit fière d'être québécoise, mais elle n'est même pas foutu de traduire intelligemment sa documentation dans un français respectable.

Je crois que ça parle bien plus que bien des campagnes publicitaires racoleuses.

Enfin

Bien que les heures soient limités et que le salaire est plus bas à ce à quoi je m'étais en droit de m'attendre, j'ai enfin trouvé un emploi.

Ouf.

mercredi 20 juin 2007

Vidéo(é)tron III, ou le retour du psychopathe qui ne veut pas mourir

Si vous avez vu les films mettant en vedette Freddy, Jason ou autres maniaques meurtriers, vous savez très bien qu'ils meurent tous à la fin... mais pas totalement. Car bien qu'un jeune débrouillard réussisse à tuer le névrosé, à le dépesser et à le hacher menu afin d'en faire de la sauce à spaghetti, la toute fin du film nous révèle un indice qui nous fait croire que ledit psychopathe va reprendre du service lors d'un prochain épisode.

C'est le cas de Vidéotron.

Je croyais ne plus avoir de problème avec eux. Erreur.

Un de mes colocataires a bidouillé, de son propre chef, la connexion câble du logement, car il voulait la télévision câblée dans sa chambre. Ce n'est, on en convient, pas une bonne idée, d'autant plus que j'aurais pu payer le déplacement d'un technicien de ma poche pour installer une vraie prise. Puisque cela a eu des répercussions sur la réception du signal de ma télévision, j'ai donc appellé le service technique de Vidéotron pour signaler le problème. Pas de problème, me dit-on, un technicien sera envoyé d'ici quelques jours pour refaire les branchements.

Par la même occasion, je voulais également demander au technicien d'installer une nouvelle prise, question que le tout soit en ordre. Le coût n'était pas un facteur: Vidéotron m'aurait chargé un gros prix pour l'installation que j'aurais payé sans rechigner. Et de plus, puisque l'infrastructure et le câblage pour mener le signal de Vidéotron du poteau à la chambre de mon coloc est déjà existante, installer une nouvelle prise de câble prend seulement quelques minutes — et ce n'est pas moi qui l'invente, plusieurs techniciens de Vidéotron me l'ont mentionné.

Un technicien se présente donc mardi. Première mauvaise surprise: le technicien refuse d'installer une nouvelle prise, même si je suis prêt à payer le plein prix. Deuxième mauvaise surprise: il me menace de déclarer le tout comme du piratage (ce à quoi je m'objecte puisque si c'était du piratage délibéré de ma part, j'aurais été fou de déclarer un problème de branchement, non?) Troisième mauvaise surprise: contrairement à ce que plusieurs personnes chez Vidéotron m'avait laissé entendre, le coût d'une nouvelle prise n'est pas de 30$, mais de... 70$! Troisième mauvaise surprise: le technicien, qui n'était pas un québécois de souche, parlait un mauvais français. Et par mauvais français, je ne veux pas dire "Il parlait un français de gars de shop". Je veux dire "Il était incapable de s'exprimer en français."

Concrètement, j'ai affaire à un technicien retors avec lequel je ne peux argumenter parce qu'il parle un français de chiotte. Extrait du dialogue, de mémoire:

- Ça va vous coûter 70$, plus 30$ plus tard lorsqu'un autre technicien viendra.
- Le service technique m'a dit que cette réparation était gratuite.
- Oui, mais si un technicien revient, ce sera 30$ pour cette fois-ci.
- Ce n'est pas clair, monsieur. Combien ça me coûte aujourd'hui?
- Ça va vous coûter 30$, mais 70$ lorsque le technicien reviendra poser une prise.
- Vous me donnez plusieurs montants différents, monsieur. Je reformule ce que vous me dites: votre déplacement aujourd'hui ne me coûte rien, c'est bien ça?
- Oui, mais ça va vous coûter 70$ si je vous installe la prise.
- Vous me dites donc que vous pouvez installer une prise. Pouvez-vous l'installer dès maintenant?
- Non, j'ai d'autres rendez-vous ailleurs, il faut appeler le service technique...


Et ainsi de suite. Excédé, je lui ai même demandé s'il parlait anglais. Il ne parlait pas anglais. À bout, je lui ai donc claqué la porte au nez sans lui dire les civilités d'usages.

J'appelle donc le service technique pour avoir le coeur net à propros du prix de la réparation. Quatrième mauvaise surprise: personne n'est capable de me dire combien ça coûte, et on me dit que ça dépend du rapport du technicien. C'est un peu comme si j'allais au Future Shop acheter un DVD, que la caissière noterai mon numéro de carte de crédit, et m'informerai que je vais savoir seulement lors de la réception de mon compte le montant que le DVD m'a coûté. Et ça peut être 10$ comme ça peut être 50$.

Même Freddy a plus d'éthique que ça.

PS: Mon amie Ève parle également de ses déboires avec Vidéotron dans son plus récent billet. Bravo, bande de champion du monde.

mardi 19 juin 2007

Trois chansons qui nous font bouger sur notre chaise

1. The Watson Twins - I Summon You

Je ne pensais pas qu'une guitare sèche et deux filles qui chantent du country pouvaient faire autant taper du pied.

2. Mala Rodriguez - Por La Noche

Ça groove, c'est urbain, c'est en espagnol, c'est suave à mort... et ça joue en boucle dans mon iTunes. (Avertissement: puisque c'est du hip-hop, il y a peut-être des gros mots dans la langue de Cervantès.)

3. Lil' Mama - Lip Gloss

Tel un bol de Kraft Dinner ou un buffet chinois, on sait que c'est douteux, mais on ne peut s'empêcher d'en redemander. This lip gloss is poppin'!

vendredi 15 juin 2007

L'entrevue de l'enfer


Ma situation n'a pas évolué depuis la semaine dernière. Je n'ai toujours pas d'emploi, en dépit du fait que j'ai eu quelques entrevues cette semaine. Au mieux, le message que bien des employeurs semble m'envoyer est, en mes mots, "en dépit du fait que nous avons posté des offres d'emploi, on ne vous veut pas dans les pattes". Au pire, je passe des entrevues où je constate que les employés des ressources humaines de la compagnie semblent être déconnectés de la réalité.

Ce qui m'amène à vous parler de la pire entrevue de ma vie, qui a eu lieu mercredi dernier: c'était une entrevue organisé par une compagnie d'assurances dont je tairai le nom par charité chrétienne.

L'entrevue s'est déroulé en groupe, et nous étions sept ou huit personnes autour d'une table. À l'heure prévue, deux mesdames du département de ressources humaines se présentent, puis nous demande de... parler de notre dernier voyage. Dès ce moment, j'ai vu que quelque chose clochait: aucune personne du département des ressourses humaines d'une compagnie respectable ne demande en guise de première question de parler de son dernier voyage. J'ai rationnalisé en pensant que j'avais probablement affaire à deux diplômées brainwashés en sciences de l'éducation de l'UQAM qui se prenait pour des profs de maternelle. Ce qui n'augurait rien de bon pour la suite des choses, mais j'ai tout de même joué le jeu.

Après que chacun des candidats aient parlé de ses vacances comme des écoliers, les deux dames se mettent à nous vanter les mérites de cette merveilleuse compagnie où il est si le plaisant de travailler dans la paix, l'hamonie et le zen total.

Puis les deux dames nous ont servi un piège à con de mauvais goût.

Immédiatement après leur laïus, elles ont enchâiné: "Vous allez faire une rédaction à propos de ce que nous venons de nous dire."

Elles voulaient tester notre capacité d'écoute. Ce qui m'a amené aux réflexions suivantes:

1. Même des maîtresses d'écoles qui enseignent à des débiles profonds sont plus nuancés. Ce qui veut dire qu'elles n'ont aucune confiance envers personne. Pour le zen, on repassera.

2. J'ai eu la désagréable impression que l'on se foutait de ma gueule. Comme si je n'avait que ça à faire, aller en entrevue habillé en veston et cravate afin de glander et regarder les mouches voler dans un bureau du centre-ville.

3. La dernière fois où j'ai ressenti une attitude aussi matriarcale et opressante était à l'école primaire. Et il s'adonne aussi que je n'ai pas le goût de travailler pour le compte de maîtresses d'école marâtres.

4. J'avais l'impression de me trouver dans une édition de Job Académie, où tout le monde devrait mettre des bâtons dans les roues des autres concurrents afin d'obtenir un emploi.

Excédé, je me suis aussitôt levé, prétextant un besoin naturel, puis j'ai quitté l'édifice, fâché d'avoir perdu mon temps pour une bande de fous de la sorte. Ce qui fait que l'entrevue, qui devrait durer deux à trois heures, n'a duré que dix minutes pour moi.

Heureusement que n'importe quel autre empolyeur procède différement, sinon je serai bien malheureux.

Thank you, Mr. Barker



Après 35 ans au commande de The Price Is Right, Bob Barker prend sa retraite. C'est aujourd'hui même qu'à été diffusé la dernière émission originale dont il était l'animateur. L'évènement est si important dans le millieu télévisuel que CBS a, fait inhabituel, rediffusé l'émission à heure de grande écoute, vendredi à 20h.

Cette nouvelle me fait un peu de peine, tout de même. Car si j'avais à résumer mon enfance en trois icônes, ça serait Passe-Partout, Mr. Rogers et Bob Barker.

Je ne me rappelle pas de la première fois où j'ai regardé cette émission, mais je me rappelle avoir été marqué par les couleurs écarlates très seventies des décors, par ce public constitué de vieilles madames tout droit sorti d'un roman de Michel Tremblay, de personnes âgées et de militaires américains en uniforme, par le jeu Plinko mais surtout par le charisme de ce vieux monsieur aux cheveux gris et avec un micro à fil paléolithique — car j'avais beau avoir la couche aux fesses, mais je trouvais étrange que ce vieux monsieur trimballe un micro à fil pour se faire entendre, alors que Passe-Partout, elle, n'en avait pas de besoin.

Dès que l'horloge indiquait 11h, je tournais la télévision au 3, pour regarder The Price Is Right — mes parents n'avaient pas le câble à cette époque, mais notre maison était suffisement proche de la frontière américaine pour que nous puissions capter avec une antenne WCAX, la station de Plattsburg (NY)/Burlington (VT) affiliée au réseau CBS. J'ai toujours supçonné mes parents de m'avoir laissé regarder cette émission sous prétexte que c'était un bon moyen pour moi d'apprendre l'anglais. Si cela est le cas, cela aura fonctionné, car les expressions The Actual Retail Price Is..., Come On Doooooooooooown! ainsi que A New Car! avaient droit de cité dans mon vocabulaire enfantin.

Plus vieux, je savais que si j'étais malade ou en congé scolaire, Bob Barker, avec sa classe et son côté kitch assumé, était là pour égayer la matinée. Il était, en quelque sorte, l'équivalent télévisuel du comfort food. Mais, après des années, autant par obligation personnelle que professionnelle, j'avais délaissé l'émission. Puis, sachant que Barker allait quitter l'émission, j'ai regardé de nouveau cette légendaire émission cette semaine.

Or, rien, mais là absolument rien, n'avait changé depuis le début des années quatre-vingt, si ce n'est que le montant des prix ajusté à l'inflation et les Barker Beauties. Il y avait encore les grosses madames, les retraités, les militaires, la présentation clinquante et kitch directement inspirés des années soixante-dix... et Bob Barker, qui n'a pas pris une seule ride depuis toutes ces années, avec, toujours en main, son légendaire micro. En fait, il ne manquait que Johnny Olson et Rod Roddey — l'annonceur aux grosses lunettes et aux habits taillés à partir de restant de rideaux fleuris de tante Hortence — pour que le portrait soit tel qu'il était il y a vingt-cinq ans.

Regarder cette émission ce soir était particulier, car c'était une page de mon enfance qui était tourné pour de bon.

L'émission sera toujours en ondes l'an prochain avec à sa tête un nouvel animateur. On pourra toujours remplacer Bob Barker, mais on ne pourra jamais lui succéder.

Thank you for everything, Mr. Barker.

mardi 12 juin 2007

Nicolas Sarko... hic!

Nicolas Sarkozy semble avoir passé un joyeux Sommet du G8, si je me fis à ces deux vidéos.



lundi 11 juin 2007

Bon Yeu, donnes-moé une job...

Je n'arrive pas à croire qu'en dépit de mon expérience de travail et de mes compétences je puisse avoir autant de difficulté à trouver un nouvel emploi.

J'ai beau avoir envoyé une cinquantaine de CV depuis deux semaines, je n'ai eu que quelques réponses. Et encore, aucune de ces entrevues n'a donné de résultats probants — sinon, je ne serai pas en train de taper ce blogue.

Je me sens socialement inutile. Nous ne sommes pas en récesssion, j'ai un bon CV, et pourtant personne ne semble intéressé à m'embaucher. Il est où le problème, merde?

Vous savez ce qu'il y a de pire? L'incertitude. Comme l'a si bien dit mon coloc ce matin, c'est une chose de ne pas travailler en sachant que l'on aura un travail dans trois semaines, c'en est une autre de ne pas savoir quand l'on va recommencer à travailler.

Parce que, vous savez, les factures, elles, s'accumulent, emploi ou non.

Je dois vous avouer que c'est découragant.

vendredi 8 juin 2007

Avez-vous 20,000$ à me prêter?

Parce que je veux acheter cet artéfact de la culture américaine.

(Et contrairement à une patente des Têtes à Claques, cet objet vaudra encore quelque chose dans dix ans.)

jeudi 7 juin 2007

L'angoisse du résultat d'entrevue



Comme vous le savez déjà, je suis à la recherche d'emploi.

Vous connaissez l'adage qui veux que chercher un emploi est un emploi à temps plein? J'atteste de sa véracité: les deux dernières semaines furent occupées. Entre deux entrevues, j'ai littéralement inondé les divers centre d'appels montréalais d'exemplaires de mon curriculum vitae. En tout et partout, je dois bien avoir dormi une moyenne de six heures de sommeil par nuit depuis les deux dernières semaines. À vrai dire je n'aurais pas tenu le coup sans Red Bull.

Est-ce que tous ces efforts resteront vains? C'est ce que je saurais d'ici vendredi.

Lundi, j'ai passé des tests d'aptitude pour une importante compagnie d'assurance. Ce n'étais pas une entrevue, mais une série de trois tests de 40 minutes chacun. Un test visait à évaluer la logique, et les deux autres étaients des tests de maîtrise de l'anglais et du français. Ce furent des examens que j'ai réussi avec succès, mais qui furent particulièrement exigeant — c'est d'autant plus vrai que l'examen de français était truffé de questions vicieuses à propos de la conjugaison des participes passés, ma bête noire lorsque je rédige des textes.

Mes bons résultats m'ont valu une seconde entrevue mercredi matin. L'entrevue d'une durée d'une heure s'est, à mon avis, bien déroulé.

Mais.

Il reste que je suis anxieux. Cet emploi m'intéresse au plus haut point et est extrêment payant, et je serai très déçu de ne pas obtenir le poste. Tout à coup que j'aurais merdé sur une question? Tout à coup que les questions de mise en situation m'aient coulé? Tout à coup que la vedette des centres d'appels pose sa candidature pour le même emploi?

C'est bien cet étape dans la sélection qui m'énerve le plus: je suis coincé entre deux certitudes. Autant je suis tout près d'obtenir un emploi, autant je ne suis pas certain de l'obtenir.

J'ai hâte que le téléphone sonne, ne serait-ce que pour me faire dire que ma candidature est rejetée. Au moins, j'aurais un certitude.

lundi 4 juin 2007

Vous êtes programmé pour une entrevue de téléphone avec de l''''argent de GE (sic)



General Electric est la deuxième compagnie mondiale en terme de capitalisation boursière. Selon Le Monde Diplomatique, le chiffre d'affaire de GE en 2006 est d'environ 150 milliards de dollars américain, soit plus que certains pays du Tiers-Monde. Son président, Jeffrey R. Immelt, a touché l'an dernier des revenus totaux de 12,09 millions de dollars US.

Donc, General Electric a de l'argent dans son coffre... mais, si je me fis à mon expérience récente avec la compagnie, GE ne l'ouvre pas pour se payer un bon traducteur anglais/français.

Plus tôt cette semaine, un site de recherche d'emploi annonçait que des postes de téléphonistes bilingues étaient disponibles chez GE Money, une filiale de General Electric spécialisée dans le prêt à la consommation. J'en ai donc profité pour soumettre ma candidature à ce poste.

Première mauvaise surprise: le site dans lequel les candidats doivent soumettre une candidature est unilingue anglais. Nous sommes au Canada après tout, où, en principe, le français et l'anglais sont sur le même pied. Il me semble donc que les sites s'adressant à un public canadien doit être bilingue. Mais passons. Peut-être est-ce une erreur et qu'il y aura du français plus tard dans la demande.

Il y a effectivement du français. Mais, dans un premier temps, il faut tout d'abord entrer ses coordonnées personelles dans des pages unilingues anglaises (voir ici et ici); et, dans un deuxième temps, considérer comme étant du français un espèce de charabia digne de Stephen Harper. Concrètement, après un long texte qui, bien que techniquement bien traduit, ne sonne toutefois pas comme du français, le candidat doit répondre à la question "À quelle unité d'affaires de GE êtes-vous actuellement employé?". Ce à quoi il est possible de répondre: "Je n'ai jamais travaillé pour GE Money dans n'importe quelle capacité" (sic).

Le candidat doit par la suite dire à quel endroit il a vu l'offre. L'a-t-il vu dans un journal? Est-ce un ami qui lui en a soufflé mot? Ou bien l'a-t-il simplement vu l'annonce dans l'Internet? C'est effectivement mon cas, alors je choisis la case appropriée... avant de me faire demander la-question-de-la-mort-qui-tue:
"Quel est le nom du tableau des offres d’emploi auquel vous répondez?" (sic)

Comme dirait l'autre: "De kessé?"

Si, à la décharge de GE, le reste du questionnaire est intelligible — quoiqu'il est évident que le texte est un traduction —, il reste que je me suis soudainement demandé qui avait traduit ce site. Le même gars qui traduit les biscuits chinois? Dave Hilton? Babelfish? Un mélange des trois?

Mais attendez, ce n'est pas fini.

Je complète mon formulaire, suite à quoi je reçois cet avis de confirmation titré... "Vous êtes programmé pour une entrevue de téléphone avec de l''''argent de GE" (sic). Voici le courriel, que je publie tel quel — sauf pour mon prénom, que j'ai enlevé:

Cher (...),

Merci de votre intérêt pour l''''argent de GE. Vous êtes actuellement
programmé pour une entrevue de téléphone, qui est la prochaine étape
dans le processus de location.

Your appointment will begin on: Jun 4 2007 2:40PM (ET), at: the phone
number that you have provided..

Rappelez-vous, le temps montré ci-dessus est la période locale de
l''''endroit que vous vous êtes appliqué à.

Si vous avez besoin d''''aide ou pour toute question, veuillez
contacter notre service de Soutien à la carrière au 1-866-301-5627. Les
représentants sont disponibles du lundi au jeudi de 8 h à 21 h, Heure du
Centre et le vendredi de 8 h à 17 h.

Merci de nouveau pour votre intérêt pour GE Money et ses sociétés
affiliées. Nous vous souhaitons du succès alors que vous explorez cette
opportunité.

Sincèrement,
GE Money et Équipe de première ligne des sociétés affiliées de GE
Money.
Soutien à la carrière


Le moins que je puisse dire est que je m'attends à mieux de la part d'une compagnie qui se veut sérieuse comme GE.

Le plus navrant est que j'ai reçu aujourd'hui l'appel d'un intervieweur. Comme j'étais absent, il a laissé un message. En anglais.

Alors ne comptez pas sur moi pour accepter un emploi pour GE dans un futur rapproché.

dimanche 3 juin 2007

Cinq ou six (autres) vérités à propos de la vie

1. Parfois, aller chez le chiro ou se faire écraser par un lutteur sumo de 400 livres fait le même effet... mais c'est tellement libérateur que l'on en redemande.

2. Les plus observateurs d'entre vous ont remarqué que j'ai installé StatCounter dans mon blogue, ce qui me donne accès aux requêtes qui ont mené les internautes sur cette page. Or, parmi celles-ci figurent déjà des pièces d'anthologies telles que "bande sonore erotique" (sic), "combats catfights" (re-sic) et "jumelle quebecoise dans playboy" (re-re-sic). Coudonc, y'as-tu des messages subliminaux dans mes blogues et je ne saurai même pas?

3. Le Playboy Channel diffuse "Playboy's Girls Of...", et l'émission de ce samedi est décrite comme suit dans le TvHebdo: "Les femmes les plus sexy de Wal-Mart laissent tomber leur uniforme pour dévoiler leurs atouts." Or, s'il y a bien trois affaires que tout être humain normal ne veux pas voir de son vivant, c'est un disque-hommage aux Beatles chanté par Evan Johanness, la résurrection de Pierre Elliot Trudeau ou les femmes du Wal-Mart tout nu.

4. FaceBook devrait être considéré comme une drogue dure. Depuis que la frénésie FaceBook semble avoir atteint l'élite journalistique montréalaise, qui depuis en parle à satiété sur nos ondes, il me semble que tout le monde et sa mère se dote d'un profil FaceBook. Ce qui fait que, un, je suis en train de passer des heures et des heures sur FaceBook afin de retracer des gens dont je n'avais plus de nouvelles; et de deux, de trouver des détails sur la vie privée de plein de monde haïssables. Concrètement, j'ai même trouvé le profil de Justin Trudeau... avant de formater mon disque dur et de réinstalller Mac OS X afin de m'assurer qu'il ne contienne plus aucune trace de cette comprometante visite.

5. La recherche pour un emploi va bon train. J'ai beaucoup d'entrevues cette semaine, dont une lundi qui, selon mon interlocuteur à l'autre bout de la ligne, va durer au moins 2h30. 2h30 pour une entrevue!? Il y a bien des test à passer, mais je ne peux m'expliquer comment on peut faire durer une entrevue durant 2h30. Je vous reviens là-dessus avec plus de détails.

PS: Mon voyage à New York s'est très bien déroulé, mais je crois en avoir déjà parlé brièvement ici. J'en parlerai plus en détails sous peu, car je suis incapable d'écrire de longues missives sans être confortablement installé dans une chaise de mon café préféré.

vendredi 1 juin 2007

Plogue blogue, volume 2

Le jour des vidanges est le blogue le plus surréaliste qu'il me soit donné de connaître... et il en est bien ainsi. Chacune des nouvelles entrées à ce blogue est un puissant antidote contre la mauvaise humeur.

Déjà que toutes les entrées du blogue sont d'une hilarité sans nom, voilà donc que sa dernière entrée les surpasse tous. Ça s'appelle Let's Make Some Art et c'est d'un délire sans nom, en particulier pour l'étudiant en histoire de l'art que je suis.

Le seul titre de l'oeuvre illutrée me donne des flashbacks du cours Introduction à l'approche sémiologique... et la seule pensée du mot sémiologie me rend aussi étourdi que quelqu'un ayant les oreillons, tout à coup.