vendredi 15 juin 2007

Thank you, Mr. Barker



Après 35 ans au commande de The Price Is Right, Bob Barker prend sa retraite. C'est aujourd'hui même qu'à été diffusé la dernière émission originale dont il était l'animateur. L'évènement est si important dans le millieu télévisuel que CBS a, fait inhabituel, rediffusé l'émission à heure de grande écoute, vendredi à 20h.

Cette nouvelle me fait un peu de peine, tout de même. Car si j'avais à résumer mon enfance en trois icônes, ça serait Passe-Partout, Mr. Rogers et Bob Barker.

Je ne me rappelle pas de la première fois où j'ai regardé cette émission, mais je me rappelle avoir été marqué par les couleurs écarlates très seventies des décors, par ce public constitué de vieilles madames tout droit sorti d'un roman de Michel Tremblay, de personnes âgées et de militaires américains en uniforme, par le jeu Plinko mais surtout par le charisme de ce vieux monsieur aux cheveux gris et avec un micro à fil paléolithique — car j'avais beau avoir la couche aux fesses, mais je trouvais étrange que ce vieux monsieur trimballe un micro à fil pour se faire entendre, alors que Passe-Partout, elle, n'en avait pas de besoin.

Dès que l'horloge indiquait 11h, je tournais la télévision au 3, pour regarder The Price Is Right — mes parents n'avaient pas le câble à cette époque, mais notre maison était suffisement proche de la frontière américaine pour que nous puissions capter avec une antenne WCAX, la station de Plattsburg (NY)/Burlington (VT) affiliée au réseau CBS. J'ai toujours supçonné mes parents de m'avoir laissé regarder cette émission sous prétexte que c'était un bon moyen pour moi d'apprendre l'anglais. Si cela est le cas, cela aura fonctionné, car les expressions The Actual Retail Price Is..., Come On Doooooooooooown! ainsi que A New Car! avaient droit de cité dans mon vocabulaire enfantin.

Plus vieux, je savais que si j'étais malade ou en congé scolaire, Bob Barker, avec sa classe et son côté kitch assumé, était là pour égayer la matinée. Il était, en quelque sorte, l'équivalent télévisuel du comfort food. Mais, après des années, autant par obligation personnelle que professionnelle, j'avais délaissé l'émission. Puis, sachant que Barker allait quitter l'émission, j'ai regardé de nouveau cette légendaire émission cette semaine.

Or, rien, mais là absolument rien, n'avait changé depuis le début des années quatre-vingt, si ce n'est que le montant des prix ajusté à l'inflation et les Barker Beauties. Il y avait encore les grosses madames, les retraités, les militaires, la présentation clinquante et kitch directement inspirés des années soixante-dix... et Bob Barker, qui n'a pas pris une seule ride depuis toutes ces années, avec, toujours en main, son légendaire micro. En fait, il ne manquait que Johnny Olson et Rod Roddey — l'annonceur aux grosses lunettes et aux habits taillés à partir de restant de rideaux fleuris de tante Hortence — pour que le portrait soit tel qu'il était il y a vingt-cinq ans.

Regarder cette émission ce soir était particulier, car c'était une page de mon enfance qui était tourné pour de bon.

L'émission sera toujours en ondes l'an prochain avec à sa tête un nouvel animateur. On pourra toujours remplacer Bob Barker, mais on ne pourra jamais lui succéder.

Thank you for everything, Mr. Barker.

2 commentaires:

Eve Martel a dit...

J'ai regardé la dernière moi aussi, et je dois avouer que j'avais le coeur gros quand Bob nous a dit son dernier speech "Help control the pet population".

Cinoche78: a dit...

Je dois avouer que j'ai dû verser une larme ou deux à la toute fin.