mardi 31 juillet 2007

Serrault, Bergman, Antonioni

Dure semaine pour les cinéphiles.

Michel Serrault décède dimanche, suivi d'Ingmar Bergman lundi. Et comme si ce n'était pas assez, Michelangelo Antonioni passe l'arme à gauche mardi.

Il n'y a pas eu d'autre morts depuis. Ouf. Retour sur trois pertes dans le monde du cinéma.

Michel Serrault (1927-2007)

Michel Serrault a touché à tous les registres, avec, il faut toutefois l'admettre, un succès critique variable. Je retiens de cet acteur ses rôles marquants d'homosexuel flamboyant dans La Cage aux folles, le notaire arrogant sous interrogatoire serrée de Garde à vue, ou de vieil homme apatique dans le sensible Nelly et Monsieur Arnaud, trois rôles disparates qui, mis un à côté de l'autre, illustre toute sa polyvalence.

Dans ses derniers films, il avait mis son talent d'acteur au service de personnage de vieil homme quelque peu grincheux, rôle dans lequel il excellait — voir Le Papillon et Le Bonheur est dans le pré pour s'en convaincre.

Il va nous manquer. Heureusement, on peut se taper en boucle cette célèbre scène burlesque:




Ingmar Bergman (1918-2007)

Bien des cinéastes auraient vendu leur mère pour avoir le talent de tourner qu'un seul chef-d'oeuvre. Bergman, à lui seul, en a tourné une vingtaine.
Scènes de la vie conjugales, Saraband, Fanny et Alexandre, Les Fraises Sauvages, Cris et Chuchotement ou L'Heure du Loup, pour ne nommer que ceux-ci, ont transformé le cinéma de simple moyen de divertissement à un média où il est possible de traiter d'enjeux existentiels.

Bergman, en dépit de son âge avancé, était et demerera toujours un cinéaste actuel. On regardera encore le troublant Septième Sceau dans 50 ans, 100 ans, 200 ans. (American Pie? Moins sûr.)



Avec la mort de Bergman, la communauté cinématographique vient de perdre ce que je juge être l'un des cinq plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma — les autres étant Orson Welles, Charlie Chaplin, Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick.

Lui qui a si bien mis en scène la Grande Faucheuse sous les traits de Bengt Ekerot dans Le Septième Sceau en 1957, avait produit ce film car il était persuadé qu'il allait mourir sous peu, aura finalement vécu 50 ans de plus. Paradoxalement pour quelqu'un à la cinématographie aussi tourmenté, il a très bien vieilli et avait toute sa tête jusqu'à ses derniers jours, comme vous le verrez dans le documentaire Bergman et le cinéma, qui sera diffusé le dimanche 5 août à 20h30 sur les ondes de Télé-Québec.

(Personnellement, je souhaite vieillir cmme Ingmar Bergman. Tourment existentiel en moins.)


Michelangelo Antonioni (1912-2007)

La France a eu son 11 octobre 1963. La communauté cinématographique a son 31 juillet 2007.

Bergman mort, c'est déjà un choc. Antonioni en plus dans la même journée? Les cinéphiles savaient bien que le maître italien allait partir un jour ou l'autre suite à ses nombreux problèmes de santé, mais jamais en même temps qu'une autre légende du cinéma.

Concrètement, une claque sur la gueule aurait été plus apprécié que la mort de ces deux monstres du cinéma la même journée.

Je suis moins familier avec Antonioni — oui, je sais que c'est une tare que je me dois de corriger le plus vite possible. J'ai toutefois vu son ultime chef-d'oeuvre: Blow Up. S'il n'y a qu'un film d'Antonioni que vous devez voir, c'est celui-ci. Bien que se déroulant dans le milieu hip londonien des années 60, le film transcende sa période et est toujours actuel dans ses thématiques: notre rapport à l'image, notre rapport au cinéma, notre rapport à autrui, notre rapport au matériel.

Sa mise en scène est à la fois lente, mais chargée. Dans Blow-Up, tout est dans le détail. Regardez attentivement cette scène d'anthologie — avec en vedette The Yardbirds, l'ancêtre de Led Zeppelin — et vous comprendrez ce que je veux dire:



Observez le rapport du personnage principal avec le reste de la foule ainsi que le rapport de la foule par rapport aux Yardbirds. Observez à quel point la mise en scène est à la fois contemplative et active. C'est une scène qui, il me semble, illustre à merveille ce que doit être le cinéma: une trame narrative à plusieurs couches et une mise en scène dans laquelle tous les détails ont de l'importance.

Antonioni a été le père spirituel du cinéma contemplatif asiatique contemporain. Un réalisateur tel que Tsai Ming-liang, par exemple, lui en doit beaucoup.

Arridiverci, Antonioni.

* * *


Sur une note "Ça aurait pu être pire", nous pouvons toutefois nous compter chanceux que ces grands noms sont morts après avoir pu construire une oeuvre achevé. Kieslovski, un autre grands parmi les grands, est mort après avoir laissé une oeuvre inachevée, ce qui a rendu sa mort encore plus désolante que celles de Bergman et Antonioni.

Sur ce, je vous laisse, je cours m'empruter Profession Reporter d'Antonioni...

samedi 28 juillet 2007

La pire entrevue télé de tous les temps

Vous êtes complexé parce que la télévision vous a interviewé et que vous ne vous trouviez pas articulé?

Ça aurait pu être pire: vous auriez pu être Merry Miller.

Cette ancienne Miss Dallas de 37 ans est une des directrices de The Learning Annex, la plus grande compagnie d'éducation des adultes aux États-Unis. Elle semble également nourrir des ambitions de carrière dans le milieu de la télévision, puisqu'elle a accepté un poste d'animatrice pour le compte de ABC.

Il semble toutefois que ses patrons l'aient embauché uniquement pour son joli minois, et uniquement pour cette raison. Parce que quand elle ouvre la bouche, c'est le désastre, comme le prouve cette surréaliste entrevue avec Holly Hunter à l'occasion de la première de la série Saving Grace.

Il n'est pas nécéssaire d'être un étudiant en journalisme pour se rendre compte du nombre d'erreurs techniques épouvantables que commet madame Miller. Elle ne semble pas avoir fait de recherche préalablement à son entrevue, regarde la mauvaise caméra, ne sait pas comment enchaîner ses questions avec les réponses de Holly Hunter, hésite entre les questions et semble s'accrocher dans les voyelles des mots. Comme si cela n'était pas assez, elle donne la mauvaise date de la première de l'émission alors qu'il est écrit en Arial 16 Gras à l'écran, et elle conclut cette entrevue en invitant les gens à visiter le site Web de NBC — or, je vous le rappellle, madame Miller travaille à ABC.

Non, ce n'est pas un vidéo humoristique, même si le vidéo est si déjanté que l'on peut être porter à croire que cela est le coup d'un groupe d'humoriste.

Notons qu'en moins de temps qu'il en faut pour dire "YouTube", cette entrevue est devenu le vidéo de l'heure aux États-Unis. Par le fait même, madame Miller devient la nouvelle récipiendaire de quinze minutes de gloire.

vendredi 27 juillet 2007

Le tire à l'air, la tendance mode été 2007 masculine?

Je pensais avoir tout vu avec cette mode des tops féminins qui révélait le bas-ventre de ces demoiselles.

C'est pourtant bel et bien dépassé, mesdames et messieurs.

En terme de découvrement de ventre, la nouvelle innovation vient de la gente masculine, dont un nombre remarquable de membre ne semble plus complexé à exposer l'intégralité de ses formes frontales aux quidams. Et il est inutile de se présenter à la piscine du quartier ou dans un bar de danseurs du Village pour voir des hommes torses nus. Dorénavent, la bédaine s'expose dans la rue, à la vue de tous.

Depuis le début de l'été, j'ai vu au moins une vingtaine de gars désenbuler dans l'espace public sans chandails. Et ce, peu importe si le spécimen masculin est sculpté comme une statue grecque ou le bonhomme Michelin. Ça donne des scènes grotesques dignes de films de John Waters où des vieux obèses d'au moins 350 livres se promènent dans la rue, seins à l'air, avec de la graisse qui pendouille à tout vent.

Oui, c'est déjà donner trop de détails que de le décrire par écrit, imaginez le voir au détour d'une rue alors que l'on ne s'y attend pas.

Remarquez, c'est aussi grossier que de voir Monsieur Abdominaux sans chandail dans la rue. Comme si ses apprentis culturistes voulaient montrer au reste du monde comment ils sont beaux et comment ils s'aiment.

C'est la première fois que je vois autant de mâles topless. J'ai pourtant vécu dans des quartiers plus glauques, où rencontrer de pareils spécimens était plus prévisible, mais je n'en jamais autant vu que dans Petite-Patrie cet été.

Et vous, quel est l'état des lieux dans votre quartier? Est-ce que c'est moi qui fabule ou c'est bel et bien une mode qui prend d'assaut le Québec?

mardi 24 juillet 2007

Viaducs et algues bleues

Avez-vous peur du virus du Nil?

Non?

C'était pourtant la grande peur de la population au début des années 2000. Le gouvernement du Québec avait fait des grandes campagnes de sensibilisation à ce sujet et les médias en parlait mur-à-mur et à toutes les sauces, dépeignant le virus comme LA menace ultime.

Pourtant, à son apogée en 2002, le virus avait fait... trois morts!

Tout ça pour trois morts?! Eh oui. Pourtant, les médias alertaient la population comme si c'était une menace qui pouvait frapper à tout moment, au coin de la rue, dans la cour d'école, dans les lieux publics... et où sais-je encore.

Cette réflexion m'est venu à l'esprit aujourd'hui car à en croire les journaux, les Québécois ont peur des viaducs et les algues bleues. À ce sujet, je vous invite à lire le brillant billet de Steve Proulx à ce sujet.

La première leçon des cours de communication politique est qu'il s'agit de parler d'un sujet pendant des semaines dans les médias pour que l'opinion publique se mobilise sur le sujet.

Est-ce que les Québécois ont peur? Je dirai plutôt qu'ils sont exploités par des médias en manque de cotes d'écoutes dans leurs craintes les plus profondes, celle de mourir ou de tomber gravement malade... même s'il est possible d'éviter le contact avec les algues bleues en ne se baignant pas, et que l'on a plus de chance de gagner le gros lot du 6/49 plutôt que de mourir suite à l'effondrement d'un viaduc!

Ce n'est certes pas une raison pour ne rien faire pour combattre l'algue bleu et améliorer l'état des viaducs, mais est-ce que c'est possible que les médias québécois, encore une fois, s'énervent pour rien? Avant-hier, c'était le virus du Nil. Hier, c'était les soi-disants accomodements raisonnables. Aujourd'hui, ce sont les viaducs et les algues bleues... et dans quelques mois d'ici, ça sera un autre sujet dont nous nous contrefoutons collectivement en ce mois de juillet 2007.

Si l'on veut se conter des histoires de peur, pourquoi ne pas plutôt parler dans le détail des objectifs de la mission canadienne en Afghanistan? Parce que les soldats québécois à Kandahar ont pas mal plus de chance de mourir que le québécois moyen qui roule sur un viaduc, si vous voulez mon avis...

samedi 21 juillet 2007

Fantasia 2007: City of Violence

Mon expérience cinématographique me dicte que j'ai affaire à un film bien ordinaire lorsque l'on me le présente en disant La bataile de la fin est écoeurante et vaut le prix du billet à elle seule.

City Of Violence, projeté hier à l'occasion du festival Fantasia, vient conforter ce principe.

Dans une situation classique dans les films d'actions sud-coréens, l'intrigue tourne autour du meurtre d'un caïd local, également ami d'un policier. En compagnie d'un ami devenu truand, ils se mettront en frais de résoudre ce sordide meurtre qui les mènera dans les coulisses d'un projet de casino mené par un homme d'affaires mafieux... qui est aussi un ami d'enfance des deux héros et de feu le caïd local.

L'histoire est, en apparence, simple. Mais, dans une volonté d'ajouter un cachet artistique à son oeuvre, le réalisateur et acteur Seung-wan Ryoo (Crying Fist) nous fait perdre le fil du récit avec un montage juché de flashbacks aussi confus qu'inutille. Il est résultat parfois une incompréhension du récit, incompréhension accentué par la mauvaise traduction des sous-titres anglais.

Certes, les scènes de combat sont chorégraphiés au quart de tour, et elle sont filmés et montés à la perfection — ladite séquence finale est, effectivement, une grande réussite technique. Elle ne vaut toutefois pas à elle seule les 7,50$ que j'ai déboursé pour mon billet.

Note: 2,5 / 5

jeudi 19 juillet 2007

Le mystère des frais de service... et une réponse

Moi-même ayant travaillé dans l'industrie du spectacle durant cinq ans et demi, je n'ai jamais eu de réponses adéquate de la part de mes supérieurs à propos du montant des frais de service. Qui les impose, et pourquoi? Pourquoi le prix annoncé n'inclut-il jamais lesdits frais de service?

Mais le bloggeur Bob Lefsetz est venu répondre à quelque-unes de mes questions hier soir. Pour ceux qui ne le connaisse pas, Lefsetz est reconnu dans l'industrie de la musique pour être une chroniqueur à la plume franche et directe. Bien qu'il ait la facheuse habitude de se rappeler du bon vieux temps où la musique était réservé à une élite, il reste un observateur lucide de l'industrie.

Dans sa dernière chronique, il explique de manière à la fois brillante et coloré pourquoi les frais de service ne sont jamais inclus dans le prix des billets:

It's not TicketMaster's fault, it's the BUSINESS' FAULT!

Everyone sophisticated knows those additional charges are profits. In many cases the ONLY profits the promoter will accrue. They're not included in the ticket price because then the act will want to commission them.

So, we have an archaic business model that pisses fans off, which is only HURTING THE BUSINESS!

If there were a P2P for concert tickets, the industry would be fucked. Point is, the industry has to get its house in order. It needs a final price. This standoff is ultimately going to create so much ill will it's going to start cutting down grosses. But then it will be too late. When no one trusts not only TicketMaster, but LiveNation, AEG and the ACTS!

This has gone on too long. How about a standard industry contract. Specifying that certain charges are uncommissionable. Oh, negotiate forever, but if you don't come to an agreement, it's gonna hurt you.

(Traduction libre et adaptation: Le Réseau Admission n'est pas à blâmer. C'est la faute de l'industrie!

Les gens moindrement intelligents savent que ces frais additionnels sont des profits. Ce sont même parfois les SEULS profits que le promoteurs va se mettre en poche. Ils ne sont pas inclus dans le prix des billets car les artistes pourraient alors en revendiquer une quote-part.

Nous avons donc un modèle d'affaire archaïque qui ne fait pas l'affaire des fans, ce qui ne peut que NUIRE À L'INDUSTRIE DU SPECTACLE!

S'il y avait un système P2P pour les billets de spectacles, l'industrie serait sans dessus-dessous. L'industrie du spectacle doit faire du ménage dans sa cour. Elle doit promouvoir les billets de spectacles à un prix incluant tous les frais. Si aucun changement n'est fait maintenant, les recettes des tournées seront à la baisse. Il sera alors trop tard pour faire quoi que ce soit, car les non seulement les gens ne feront plus confiance au Réseau Admission mais ils ne feront plus confiance aux promoteurs, à l'industrie et aux ARTISTES!

Ce modèle n'a plus sa raison d'être. Pourquoi ne pas imposer un contrat standard à l'industrie en mentionnant que les artistes ne peuvent revendiquer une quote-part sur les frais? Les artistes et les producteurs doivent négocier aussi longtemps qu'ils veulent, mais s'ils n'en arrivent pas à une entente, c'est tout le milieu de l'industrie du spectacle qui sera affecté.)

mardi 17 juillet 2007

UQAM, Dianétique et patrimoine culturel



Je ne sais pas quelle expression utiliser pour décrire cette décision de l'UQAM de vendre l'édifice La Patrie à la Scientologie, tel que l'affirme La Presse ce matin. Décision douteuse? Décision mercantiliste? Je ne crois pas qu'il existe un mot dans la langue française pour exprimer avec justesse le manque de jugement des administrateurs de l'UQAM.

En dépit du fait que l'édifice du journal La Patrie est un édifice d'une grande valeur architecturale, il peut être défendable que l'UQAM se départisse du gratte-ciel — après tout, l'UQAM a un déficit à éponger. Il est toutefois à noter que l'UQAM manque cruellement de locaux, et pourtant elle vend un joyau culturel tout près de son campus pour 4,25 millions de dollars, une somme qui ne couvrira qu'un infime fraction de son déficit anticipé de 147 millions.

De plus, elle le vend à un groupe des plus controversés — pour s'en convaincre, lire ceci, ceci, ceci et ceci. Qu'une institution telle que l'UQAM donne une vitrine inespérée en plein centre-ville à ce que des États comme la France ou l'Allemagne considèrent comme une secte dangeureuse me laisse bien perplexe.

L'article cite Nathalie Benoît, directrice de la promotion au service des communications de l'UQAM: «La question était d'avoir le meilleur prix possible et ce prix était très élevé dans la fourchette d'évaluation». Il est dommage que l'UQAM se vend ainsi au plus offrant, sans considération morale. Il me semble pourtant que c'est le rôle même de l'université d'être un modèle d'éthique. Des universités américaines et canadiennes cessent d'investir dans les compagnies de tabac ou refusent de donner des contrats à des compagnies de textiles qui opèrent des sweatshops. Il me semble que l'UQAM devrait s'inspirer de cette politique, quitte à accepter des offres moindres — car, je le rappelle, l'université reçoit un montant de 4,25 millions pour éponger un déficit de 147 millions, et ce n'est pas un ou deux millions de moins qui feront une différence notable.

Le ministre de la Culture doit mettre un holà à cette transaction, ne serait-ce que parce qu'il vaut mieux laisser le bâtiment dans les mains d'un organisme public et lui donner un budget ciblé afin de compléter les rénovations nécéssaires afin de préserver cet édifice intact. Considérant le peu de cas que fait parfois la Scientologie envers la loi, il est à craidre qu'elle défigure cet édifice et que le gouvernement, devant le fait accompli, ne capitule, comme il le fait lorsqu'un promoteur sans scrupule détruit une partie du Mont-Royal pour construire des condos.

lundi 16 juillet 2007

Avez-vous déjà vu "Avez-vous déjà vu?"?

Hier soir, un ami qui m'a fait découvrir l'émission "Avez-vous déjà vu..?", une série de capsules humoristiques d'une quarantaine de secondes diffusé depuis 2006 sur les ondes de la station française M6.

Le déroulement est toujours le même: après l'ouverture, Alain Chabat nous demande "Avez-vous déjà vu..." suivi d'une prémise absurde: ça peut être un crime pas parfait du tout, des maisons qui jouent à qui crache le plus loin ou du papier de toilette invité chez ses futurs beaux-parents. S'ensuit un clip d'animation hilarant d'une trentaine de secondes, suivi de la voix d'Alain Chabat qui ajoute en conclusion "Maintenant, oui."

Cette série met parfois en scène des personnages récurrents, dont la Fée Fagot, une fée qui donne la vie aux objets en bois. On peut la voir le jour où elle a oublié ses lunettes ou qu'elle est entrée dans un magasin de meubles.

Après le visionnement de deux ou trois capsules, j'ai immédiatement adoré cet univers à la fois absurde et intelligent qui rappelle les Deux Minutes du Peuple de François Pérusse. Heureusement, il y a plus de 150 capsules qui ont été produites et elles sont presque toutes disponibles sur YouTube ou DailyMotion, ce qui veut dire que des heures de plaisir attendent le nouveau fan que je suis devenu.

dimanche 15 juillet 2007

En vrac...

Il s'est passé énormément de chose dans ma vie cette dernière semaine. En vrac...

1A. J'ai quitté mon emploi pour une raison que je vais élaborer dans un blog ultérieur. Je me contenterai de dire pour l'instant que mon emploi n'a pas été présenté à sa juste description de tâche.

1B. Cela a relancé une autre ronde d'envoi de CV un peu partout. Si vous entendez parler d'un emploi à temps partiel, faites-moi signe. Merci.

2. Voici une autre preuve que l'été que nous avons ressemble à un long printemps: j'ai attrapé une grippe d'homme. Vous lisez bien: j'ai une grippe d'homme en plein mois de juillet. Du jamais vu. Vive le DayQuil/NyQuil.

3. En une semaine, deux banques m'ont prouvé que les relations humaines et civilisées n'étaient pas une priorité pour eux. Il y a de ces jours où je me demande ce que j'attends pour partir en commando journalistique à la manière de Chris Hansen, où je vais courir après les gestionnaires afin de les confronter avec en main les enregistrements des conversations débiles que j'ai eu.

C'est tout pour ce soir. Restez à l'antenne pour le prochain bulletin. Sur ce, goodnight and have a pleasant tomorrow.

samedi 14 juillet 2007

Le courrier du lecteur

Il arrive que des requêtes inusitées mènent l'internaute sur ce blogue. Si vous permettez, voici donc une recension des plus insolites requêtes des quatres dernières semaines. Elles sont tous authentiques, fautes d'ortographes incluses.



photo pannes d'essence: À ce sujet, voir des photos de moi en fin de session après mon cinquième café de la journée, avec deux travaux en retard à remettre au plus pressé et un examen dans trois heures.

combien coute un paon blanc adulte: Et si je répond correctement, est-ce que je gagne une auto de l'année comme dans The Price Is Right?

yeu tube: Est-ce la version sagnéenne de YouTube?

telecharger les musique de coup de tête pierre bachelet: J'aime mieux la reprise qu'en a fait Zidane.

avril lavigne chante grey's anatomy: Ça va être plus vendeur que Joël Denis chante Épopée Rock.

francoeur voyage blogspot pot .com: Parlant de pot...

offre d'emploi bloggeur cinéma bonne plume: Cool. Je veux en savoir plus, s'il-vous-plaît.

30 seconde et une tête apparait choc: Le choc que j'ai eu est en essayant de comprendre la requête.

réalisateur vegan cinéma: On avait le cinéma gay, maintenant on a le cinéma vegan? C'est quoi? Un film où ni animaux ni aucun produit animal ne sont filmés?

emmerder un telephone: C'est tout de même une meilleure idée que d'emmerder Chuck Norris.

monsieur renove: Monsieur ou madame qui a fait cette requête, qu'avez-vous fait à Google pour qu'il vous déteste de la sorte? Car si Google vous aimait, cette requête ne vous aurait pas dirigé sur le blog d'un geek à lunettes qui transforme tout projet de rénovation en désastre épique.

espèce de moron: si Google me désigne comme tel, c'est que Google me déteste aussi.

pourquoi vous voulez travaillez dans un centre d appel: Loyer, bouffe, compte de carte de crédit. Est-ce que ces raisons sont assez bonnes?

qu'est ce qu'on veut dire par un cente d'appel: C'est un nom de code pour désigner Guantanamo.

comment grimper sur un poteau de telephone: Voici en exclusivité le nom du prochain spectacle de Jean-Thomas Jobin!

photos d'ashlee simpson avec ses lunettes: Est-ce que je peux juste savoir pourquoi?

histoire sur la betise humaines: C'en est plein ici, monsieur ou madame.

l'elimination de i love new york de jeudi 5: J'ai pas ça ici. Mais j'ai du Lithium, par exemple.

problème téléphonique vidéotron: Bienvenue en Enfer.

Paye du service a la clientele de vidéotron: Si ce n'était de moi, monsieur ou madame, ça ne serait pas beaucoup, compte tenu du service douteux qui m'a été offert à chacune des fois où j'ai eu affaire à eux. C'est tout de même une bonne chose que vous soyez tombé sur ce blogue, car, après avoir lu mes mésavantures avec eux, vous savez maintenant à quel point cette compagnie se fout du service à la clientèle.

La vie de lily allen: Elle est né d'un papa acteur et d'une maman productrice, elle lâche l'école à 13 ans et va faire une grande virée à Ibiza et tombe dans — prendre la voix off grave et haute des Musicographies de MusiMax — L'ENFER DE LA DROGUE. Elle signe un contrat de disque, mets ses maquettes sur MySpace, devient une star intersidérale et une habituée de la page Potins du Métro et du 24 Heures en dépit du fait que le lecteur moyen du Métro et du 24 Heures n'a jamais écouté son disque et n'a aucune idée c'est qui, Lily Allen.

comment faire un pan & scan: Simple. Premièrement, devenir grognon et amer. Deuxièmement, chîaler qu'on s'est pas acheté une télé pour voir des bandes noires. Troisièment, utiliser la télécommande du DVD afin de zoomer sur l'imager afin de ne plus voir de bandes noires. Vous allez manquer la moitié de l'image... mais qu'est-ce que c'est le fun de voir une succession d'images décadrées et de travers, hein? (Et je présume que l'intenaute qui est arrivé sur ma page en tapant mare du pan scan va être d'accord avec moi.)




Maintenant, on couche les enfants pour les recherches suivantes...


scan playboy: En toute honnêteté, je ne me considère pas comme un playboy, mais si vous le dites...

deux québécoises dans playboy, jumelle quebecoise playboy (et autres variations sur le même thème): C'est vrai qu'elles ont tous les deux bien paru en entrevue... n'est-ce pas? Quoi? Vous ne lisez pas Playboy pour les articles, vous?

sex and the city mangeur de minou video: Mangeur de minou? Ah oui... la scène qui se passe dans un restaurant chinois!

scan pire qu'une chienne: Sans commentaires.

richard z sirois photos nu fesses: Pourquoi désirer les fesses de Brad Pitt quand on a les fesses de Richard Z. Sirois? Je vous dis ça de même...

jeudi 12 juillet 2007

Ah ha!

À propos du régime d'assurance-maladie, La Presse — oui, oui, La Presse de Power Corporation / Great-West, alors on ne peut pas les taxer d'être des communistes — titre Le régime aurait la santé pour absorber le choc du vieillissement.

Citation:

M. Béland conteste les méthodes de calcul employées par le ministère des Finances du Québec. Dans un récent document, le Ministère indique que les dépenses gouvernementales consacrées aux soins de santé ont fortement augmenté, passant de 33% à 38% en 10 ans. Cette affirmation est trompeuse, estime le chercheur.

Elle laisse croire que c'est le régime d'assurance maladie, garantissant un accès gratuit aux hôpitaux et aux médecins, qui coûte de plus en plus cher. C'est faux, rétorque M. Béland. Ce qui coûte de plus en plus cher, ce sont justement les activités qui ne sont pas payées seulement par le gouvernement, mais aussi par les gens et les compagnies d'assurance privée, comme les médicaments.

«Comment peut-on prétendre que le gouvernement dépenserait moins en faisant une plus grande place au privé? a demandé M. Béland au cours d'un entretien. C'est dans le secteur de la santé où le privé est déjà très présent que les dépenses gouvernementales augmentent. Proportionnellement aux recettes de l'État, les dépenses pour les médecins et les hôpitaux, où le privé est presque totalement absent, n'augmentent pas.»


Alors, on le répète pour le bénéfice des (autoproclamés) lucides et de l'Institut Économique de Montréal: Le régime aurait la santé pour absorber le choc du vieillissement. "Ce qui coûte de plus en plus cher, ce sont justement les activités qui ne sont pas payées seulement par le gouvernement, mais aussi par les gens et les compagnies d'assurance privée, comme les médicaments."

Ce n'est pas une raison pour ne rien changer au système, mais ce n'est pas non plus une raison d'introduire à tout prix, et sous de faux prétexte, l'entreprise privée dans la gestion du système de santé.

De la musique pour agrémenter un semblant d'été

1. Serge Gainsbourg - Confidentiel (1964)

Le festival de jazz est terminé... mais ce n'est pas une raison pour ne plus en écouter, non?

Cet album de Gainsbourg porte malheureusement trop bien son nom. Bien avant de devenir Gainsbarre, Gainsbourg était un excellent chanteur-compositeur-interprète touche-à-tout: chanson française, pop, rock, reggae... tout ce qu'il touchait se transformait en succès critique.

Il en va de même avec cet album jazz, où il définit le concept de la simplicité volontaire avant la lettre: Gainsbourg chante, accompagné d'une basse et d'une guitare. Rien de plus. Le résultat est un album accessible, autant apprécié par le néophyte en jazz que par l'aficionado.

L'extrait le plus connu de cet album est Chez les yé-yés. Si vous aimez, sachez que le reste de l'album est à l'avenant.


2. Amy Winehouse - Frank (2003)

Vous avez acheté en masse son album Back In Black, ce qui est une bonne chose puisque vous envoyez le message aux majors de la musique que le disque d'une artiste talentueuse et accomplie peut être aussi rentable que la dernière galette de la lolita pop de l'heure qui sait à peine pousser la voix.

Maintenant, pourquoi ne pas vous gâtez en achetant son tout premier album, Frank?

Avant qu'elle chante du R&B — et qu'elle se tranforme en quelque chose qui ressemble à une fille qui a fait dix ans de pénitentier à Joliette —, Amy Winehouse avait une attitude plus classe ainsi que le coeur au jazz et aux rythmes urbains. Au peu à la manière de Lily Allen, les mélodies joyeuses cachent des paroles grinchantes, comme dans l'étonnante Fuck Me Pumps.

Je suis persuadé que vous allez écouter cette chanson en boucle. Vous pouvez me remercier — ou me maudire, c'est selon.


3. The Elected - Sun, Sun, Sun (2006)

J'avais parlé dans un blogue précédent du projet solo de Blake Sennett. Je n'ai pas encore tout écouté ce deuxième album de The Elected, mais j'en parle car ce disque contient possiblement l'une des cinq meilleures chansons estivales que j'ai jamais entendu: Would You Come With Me. Avec son hypnotique ligne de steel guitar, ses hululements vocaux très surf et sa mélodie infestieuse et mélacolique, cette chanson sent non seulement la crème solaire à plein nez mais reste collé dans la tête comme un spaghetti al dente au plafond.

Un amateur a effectué une captation vidéo de cette chanson lors d'un concert. Cette version est bonne, mais la version sur disque est encore meilleure.

4. The Broken West - I Can't Go On, I'll Go On (2007)

J'ai écris une critique favorable de cet album sur le site de UnePorte.Net. Dommage que le soleil ne se soit pas pointé davantage cet été, car c'est en plein le genre de musique qui donne le goût de louer une décapotable pour le seul plaisir d'écouter cet album estival le volume au maximum tout en roulant à tombeau ouvert sur la 20.

vendredi 6 juillet 2007

Un mot sur le Live Earth

Le Live Earth a un avantage: sur les chaînes conventionelles, il permet de voir des prestations uniques d'artistes plutôt que des infopubs.

Pour le reste, est-ce que je suis le seul à trouver tordu à ce que l'on tienne un concert pour culpabiliser la population à propos de l'environnement alors que les pouvoirs publics laissent les industries et les usines des quatre coins de monde transformer la Terre en soue à cochons? Dernier exemple en lice: en Chine, la pollution fait 750,000 morts par année et les pouvoirs publics ne semblent vouloir rien faire pour faire respecter l'environnement. Pas un seul état occidental n'ose toutefois lever le petit doigt pour sanctionner le bilan environnemental de la Chine.

Le problème de l'environnement n'est pas dû au manque de volonté de la population mais à l'absence de volonté de la part des politiciens au pouvoir. Monsieur Gore, est-ce que c'est possible de séquestrer tous les politiciens influents de la Terre durant 24 heures et de bien leur laver le cerveau? Il me semble que ça serait plus efficace qu'un grand Woodstock environnemental... non?

Vous avez peut-être un problème quand...

... de retour du travail, vous faites comme votre bloggeur favori: vous regardez d'excellentes émissions de télé, puis vous répondez à une dizaine de messages électroniques... puis vous vous rendez compte que les oiseaux chantent la venue du matin.

Une chance je ne travaille pas demain... ou plutôt aujourd'hui.

mardi 3 juillet 2007

Vidéotron V: plus besoin de présentation

La tempête Cinoche78 s'est abattu ce matin au service à la clientèle de chez Vidéotron avec une force qui ferait passer l'ouragan Katrina pour une brise d'été inoffensive.

Mes comptes sont à jour... mais qu'est-ce qu'il a fallu que je lève le ton pour faire valoir mon point! Encore une fois, une dame du service à la clientèle m'a prouvé que dire n'importe quoi est la norme chez Vidéotron:

- Vous avez payé en retard il y a quatre à cinq mois.
- Vous êtes sûre?
- Oui.
- Madame, mon abonnement a débuté il y a deux mois.


Un technicien doit, en principe, et j'insiste, en principe, passer chez moi demain. Dans le coin gauche, in the left corner, on a St-Jude, le patron des causes désespérés; dans le coin droit, in the right corner, on a Vidéotron, une compagnie qui réinvente des moyens d'emmerder l'Humanité.

Je donne la victoire à Vidéotron par KO technique dans les trois premières secondes du premier round.


EDIT: Note à l'internaute qui est arrivé dans mon blogue en tapant question posée en entrevue videotron: voici en exclusivité la seule question posé en entrevue: Êtes-vous un débile profond? Si vous répondez oui, vous avez la job.

lundi 2 juillet 2007

Vidéotron IV. Là où le service à la clientèle est si frustrant qu'il peut même transformer un moine bouddhiste en clone de Jeff Fillion

Vous ne pensiez tout de même pas que mes déboires avec Vidéotron allaient se régler... non?

Je récapitule l'épisode précédent: un de mes colocs veut le câble télé dans sa chambre. Il a la mauvaise idée de détourner la prise. Je dois appeler un technicien pour régler le problème. Le technicien répare le problème, mais refuse d'installer une nouvelle prise. Je dois appeler Vidéotron pour qu'il vienne installer une nouvelle prise. Comme dirait RBO: c'est là qu'on est rendu...

Comme prévu, un technicien de Vidéotron passe mercredi et installe une prise et un diviseur. J'allume la télé de mon coloc afin de savoir si tout fonctionnait. La réception est parfaite... mais, contrairement à ce que l'on m'avait expliqué par téléphone, certains postes étaient manquants. Le technicien me dit de simplement appeler le service à la clientèle pour qu'il augmente la qualité du signal. Je trouve cette réponse étrange, mais bon, c'est le technicien, il sait de quoi il parle, non?

J'avais oublié que ce n'était pas un technicien ordinaire... c'est un technicien Vidéotron. Donc, les chances sont élevés qu'il ne connaisse pas grand chose.

J'appelle donc le service technique. Problème: le technicien aurait dû savoir qu'en fait, la solution à mon problème est qu'un technicien doit se rendre dans le poteau de téléphone où passe ma connexion afin d'enlever un filtre de canaux. Alors le service technique m'offre d'envoyer un technicien qui va grimper dans ledit poteau.

Je reviens chez moi ce soir, et je constate que je ne reçois toujours pas les canaux désirés. J'appelle Vidétron afin de savoir de quoi il est retourne. Eh bien... Vidéotron n'a rien fait! Et vous savez pourquoi?

- Le technicien n'a pas eu de réponse lorsqu'il a appelé chez vous.
- Mais jamais on ne m'a dit que je devais être chez moi! De toute façon, que vouliez-vous qu'il fasse chez moi, on m'avait dit qu'il devait enlever un filtre dans une boîte à l'extérieur de mon appartement?


Après vérification, le préposé admet l'erreur de Vidéotron; le technicien n'avait qu'à enlever le filtre et ne je ne devais être aucunement présent. Le préposé offre de m'envoyer un autre technicien, mais il ajoute ceci:

- Je ne pourrais pas envoyer de technicien pour enlever le filtre, vous avez un retard de paiement dans votre dossier.


Pardon?! J'ai beau ne pas rouler sur l'or, mais mes comptes ont toujours été payé rubis sur ongles. Mes comptes sont à jour, preuve à l'appui!

Donc, je dois appeler le service à la clientèle pour régler ce faux problème, puis ensuite appeler le service technique afin qu'un technicien vienne faire correctement le travail que le précédent technicien n'a pas daigné faire.

Je cherche l'expression pour décrire le mieux les employés de Vidéotron. J'hésite entre bande d'enfoirés ou bande de chiens galeux. Des suggestions?