Merde, on vient d'en perdre une autre.
C'est la première réaction que j'ai eu lors de l'écoute de Girlfriend, le plus récent simple d'Avril Lavigne. Une Avril Lavigne méconnaissable qui est passé du look post-grunge au look emo et qui se recycle dans la pop jetable.
La parution de son premier album en 2002 est, à mon avis, un événement important. Comme vous le savez sans doute, le début des années 2000 était l'époque du triomphe des divas pops; une époque où Britney Spears avait autant de succès que de cheveux et où Christina Aguilera était remarquée autant pour ses chansons que pour son absence de tenue vestimentaire.
Et voilà qu'arriva Avril Lavigne, une tom-boy rebelle de 17 ans, qui nous proposait du pop-rock à la fois léger et intelligent. Que l'antithèse aux excès des divas ci-haut mentionnées émane d'une membre de leur public cible avait quelque chose de subversif.
C'est donc cette même Avril Lavigne qui nous livre Girlfriend. Déception. Est-ce bien la même Avril Lavigne qui a composé Complicated ou Fall To Pieces, chansons qui, sans être des classiques, ont le mérite d'être bien construites? Cette voix criarde, garochée et cassée, c'est bien celle de la même chanteuse qui nous avait démontré par le passé un minimum syndical de contrôle de chant?
Soit, les artistes se doivent d'évoluer. Mais il y a une marge entre évoluer et changer de personalité du tout au tout. Et j'ai l'impression qu'Avril Lavigne, plutôt que de rester une chanteuse avec une attitude unique et une musique singulière, est devenu une chanteuse pour un jeune public emo. Une autre parmi tant d'autres.
C'est la première réaction que j'ai eu lors de l'écoute de Girlfriend, le plus récent simple d'Avril Lavigne. Une Avril Lavigne méconnaissable qui est passé du look post-grunge au look emo et qui se recycle dans la pop jetable.
La parution de son premier album en 2002 est, à mon avis, un événement important. Comme vous le savez sans doute, le début des années 2000 était l'époque du triomphe des divas pops; une époque où Britney Spears avait autant de succès que de cheveux et où Christina Aguilera était remarquée autant pour ses chansons que pour son absence de tenue vestimentaire.
Et voilà qu'arriva Avril Lavigne, une tom-boy rebelle de 17 ans, qui nous proposait du pop-rock à la fois léger et intelligent. Que l'antithèse aux excès des divas ci-haut mentionnées émane d'une membre de leur public cible avait quelque chose de subversif.
C'est donc cette même Avril Lavigne qui nous livre Girlfriend. Déception. Est-ce bien la même Avril Lavigne qui a composé Complicated ou Fall To Pieces, chansons qui, sans être des classiques, ont le mérite d'être bien construites? Cette voix criarde, garochée et cassée, c'est bien celle de la même chanteuse qui nous avait démontré par le passé un minimum syndical de contrôle de chant?
Soit, les artistes se doivent d'évoluer. Mais il y a une marge entre évoluer et changer de personalité du tout au tout. Et j'ai l'impression qu'Avril Lavigne, plutôt que de rester une chanteuse avec une attitude unique et une musique singulière, est devenu une chanteuse pour un jeune public emo. Une autre parmi tant d'autres.
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Le même constat peut être dressé avec Joss Stone. Du haut de ses 15 ans, la jeune anglaise a lancé coup sur coup deux albums brillants: The Soul Sessions en 2003 et Mind, Body & Soul en 2004, des albums renouant avec brio avec le R&B/soul des années 60 et 70.
Voilà qu'après un silence de trois ans, elle nous présente un album au titre ironique: Introducing Joss Stone, où elle emprunte cette fois des sentiers hip-hops. Rien de mal a priori, mais Joss Stone s'est égarée en chemin. À telle enseigne qu'en dépit de la présence de quelques poids lourds du hip-hop tel que Lauryn Hill et Common, l'album manque d'âme. Car autant les deux premiers albums débordaient de naïveté et de sensualité, autant ce troisième opus semble être préformaté.
Oh certes, il y a bien quelques bonnes chansons — entendre à ce sujet les arrangements de Girl You Won't Believe It ou de Proper Nice —, mais elles n'ont rien à voir avec la bouffée d'air frais qu'apporte encore aujourd'hui des chansons tel que Spoiled, Jet Lag ou Fell In Love With A Boy.
Qu'est-ce qui a pu causer pareil demi-échec? La réalisation convenu? Ou, peut-être, comme le souligne le critique du quotidien anglais The Guardian, est-ce parce que Joss Stone tente de gommer son accent british — lire: elle n'a pas été totalement elle-même? Ce serait bien un comble, puisque Joss Stone, sans renier ses deux efforts précédents, clame que cet album est celui qui lui ressemble le plus.
Ma question est donc la suivante: c'est pour quand, le retour de l'authenticité et de l'intégrité dans la musique pop commerciale?
1 commentaire:
Je suis d'accord.
J'aimais Avril Lavigne. Celle d'avant. Celle qui se démarquait de la masse de starlettes, celle qui chantait avec ses trippes.
Depuis, elle s'est noyée dans un style mièvre pour ados en mal d'émotions.
Même chose pour son look. Je comprends qu'elle ait vielli, qu'elle soit plus mature. Tout le monde change! J'ai cependant la vague impression qu'elle essaie de ressembler à quelqu'un d'autre.
Dommage! Elle a perdu une fan.
En passant, très sympathique ton blog! :-)
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