Avez-vous peur du virus du Nil?
Non?
C'était pourtant la grande peur de la population au début des années 2000. Le gouvernement du Québec avait fait des grandes campagnes de sensibilisation à ce sujet et les médias en parlait mur-à-mur et à toutes les sauces, dépeignant le virus comme LA menace ultime.
Pourtant, à son apogée en 2002, le virus avait fait... trois morts!
Tout ça pour trois morts?! Eh oui. Pourtant, les médias alertaient la population comme si c'était une menace qui pouvait frapper à tout moment, au coin de la rue, dans la cour d'école, dans les lieux publics... et où sais-je encore.
Cette réflexion m'est venu à l'esprit aujourd'hui car à en croire les journaux, les Québécois ont peur des viaducs et les algues bleues. À ce sujet, je vous invite à lire le brillant billet de Steve Proulx à ce sujet.
La première leçon des cours de communication politique est qu'il s'agit de parler d'un sujet pendant des semaines dans les médias pour que l'opinion publique se mobilise sur le sujet.
Est-ce que les Québécois ont peur? Je dirai plutôt qu'ils sont exploités par des médias en manque de cotes d'écoutes dans leurs craintes les plus profondes, celle de mourir ou de tomber gravement malade... même s'il est possible d'éviter le contact avec les algues bleues en ne se baignant pas, et que l'on a plus de chance de gagner le gros lot du 6/49 plutôt que de mourir suite à l'effondrement d'un viaduc!
Ce n'est certes pas une raison pour ne rien faire pour combattre l'algue bleu et améliorer l'état des viaducs, mais est-ce que c'est possible que les médias québécois, encore une fois, s'énervent pour rien? Avant-hier, c'était le virus du Nil. Hier, c'était les soi-disants accomodements raisonnables. Aujourd'hui, ce sont les viaducs et les algues bleues... et dans quelques mois d'ici, ça sera un autre sujet dont nous nous contrefoutons collectivement en ce mois de juillet 2007.
Si l'on veut se conter des histoires de peur, pourquoi ne pas plutôt parler dans le détail des objectifs de la mission canadienne en Afghanistan? Parce que les soldats québécois à Kandahar ont pas mal plus de chance de mourir que le québécois moyen qui roule sur un viaduc, si vous voulez mon avis...
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2 commentaires:
Les médias me tombent de plus en plus sur la rate. Ces délires paranoïaques cycliques sur les maladies semblent un moyen parmi quelques autres de divertir la masse tout en la gardant tranquille.
Il y a eu le virus du Nil, auparavant la maladie de Lyme, et ensuite la grippe avaire qui étaient supposée amener l'Apocalypse mais ont finalement fait moins de mort que le néant.
Faut plus se fier aux nouvelles, c'est devenu un spectacle, un outil publicitaire et un moyen de désinformation. Claude Charron jouait au prêtre post-moderne avec son préchi-précha chaque soir avant les nouvelles de TVA, Gilles Proulx, Stéphane Gendron, Martineau et compagnie régurgitent du prêt-à-penser pour ceux qui sont trop lâches pour se faire une idée de l'actualité par eux-mêmes.
@ Ostide: En effet. Passe encore si je veux suivre l'actualité internationale puisqu'il y a encore des médias américains ou britanniques pour qui informer n'est pas qu'une activité mercantile. Mais, hormis Le Devoir et parfois La Presse, je n'ai aucun autre moyen de savoir quelles sont les actualités importantes du Québec.
En fait, parmi les prêtres du prêt à penser, il faut faire confiance qu'à Stephen Colbert. ;-)
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